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Automatisation de l'alimentation Les retours d'expériences des premières fermes équipées

Contrairement aux idées reçues, l'étude Arvalis/Idele parue en décembre 2013 montre que l’augmentation de la fréquence de distribution de l'alimentation des vaches laitières n’aurait aucun impact sur la production laitière. Le sujet fait débat. La parole est aux constructeurs, à leurs chiffres et observations.

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Pour l'instant, les constructeurs ne disposent que de très peu de données sur les effets de l'automatisation de l'alimentation animale. (©Terre-net Média)
es constructeurs d’équipement ne sont pas du même avis que les conclusions de la première étude du genre en France : "Les effets zootechniques de l’augmentation de la fréquence de distribution" (Idele/Arvalis). Rien d’étonnant à cela, puisque certains d’entre eux évoquent la hausse de la production laitière comme l’une des multiples conséquences du passage à un système automatisé.

« Chez Lely, nous ne constatons pas ce phénomène. Dans les 13 exploitations que nous suivons aux Pays-Bas et qui sont passées d’un repas par jour à un système automatisé à plusieurs distributions, la production laitière s’est accrue de 5,4 %, nuance Hervé Clautour en charge de ces équipements chez Lely France. Mais selon nous, ce n’est pas uniquement dû à la fréquence de distribution. A la différence de certains systèmes d’alimentation automatisés, le Lely Vector repousse la ration à l’auge et mesure la quantité d’aliment restant pour s’adapter aux besoins des animaux. Il n'alimente pas seulement à heure fixe. »

Peu de données exploitables

Chez Lely, c'est l'ensemble du système Lely Vector qui aboutit à une augmentation de la production laitière. (©Lely.)
Ce sont les seules données pour l’instant disponibles chez les principaux équipementiers pour apprécier l’effet des robots sur la production laitière.

Les différents constructeurs mettent par contre en avant d’autres conséquences comme la diminution des restes à l’auge, la baisse de la compétition des vaches ou encore la plus forte activité du troupeau.

« Nous remarquons une circulation des animaux plus active dans les fermes possédant un robot de traite : la fréquence de traite progresse de 2,4 % et le nombre de passages au robot sans traite augmente de 4,9 %. La multiplication des distributions influe de façon positive sur le temps de couchage des animaux en réduisant la compétition à l'auge. Les vaches dominées peuvent se reposer plus longtemps car elles savent qu’elles auront toujours accès à de la nourriture fraîche en quantité suffisante. Ce qui peut aussi influencer la production laitière », insiste  Hervé Clautour.

Moins de refus

Les rations semblent mieux valorisées, les constructeurs observent moins de refus. (©Gea)
Même si Henri Gillot, représentant de Gea en France, ne dispose pas encore de résultats chiffrés pour le robot MixFeeder, il partage les observations de ses homologues Gea basés aux Pays-Bas : « Les éleveurs dotés d’un robot d’alimentation distribuent en général moins de fourrage. Il semble que les vaches valorisent mieux la ration et les refus sont quasi inexistants. »

Evolution des restes observés (en %)

Evolution en pourcentage des restes à l'auge avant et après le passage au robot. (©Terre-net Média)
Même constat chez Delaval, qui a remarqué une réduction de plus de la moitié des restes présents dans les auges dans les cinq élevages qu'il a suivis dans cinq pays d’Europe (cf. tableau 2). « Les élevages qui ont intégré le système Optimat n’ont pas diminué le volume de ration distribué quotidiennement par rapport à leur précédente installation. Il y a moins de restes, donc une meilleure valorisation des aliments », argumente Maxime de Traversay de la société Delaval.

Dossier spécial : Automatisation de l'alimentation

Cliquez sur l'image pour accéder aux informations relatives à l'impact de l'automatisation de l'alimentation sur la production laitière.

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